Quel est le rôle des entreprises dans la lutte contre les changements climatiques ?

« Si des lois ne sont pas votées, personne ne s’engagera », « Qu’est-ce que j’y peux ? J’aimerais bien manger local et bio, mais c’est trop cher », « De toute façon, ce ne sont pas mes petits gestes qui changeront le monde, autant ne rien faire »… Vous avez déjà entendu ce type de discours ? Malheureusement, beaucoup de consommateurs sensibles aux sujets des changements climatiques souhaitent passer à l’action, mais se sentent parfois dépassés par des soucis de priorités budgétaires, par une société pas tout à fait prête à implémenter ses propres transitions, par des marques qui affichent un engagement parfois plus grand que la réalité, par un gouvernement rarement à la hauteur des attentes de ses concitoyens…

Et pourtant… En France, c’est la somme des engagements de l’état et des entreprises qui saura accélérer nos transitions sociétales, car ces entités, grâce à leur envergure, seraient capables de faire baisser notre empreinte carbone de 35 à 60 %.

photo glace

Changements climatiques : entre ambitions et réalités

photo siege ONU

Depuis 1988, le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat) mène de nombreuses études restituées sous forme de rapports publics. Ces documents permettent de mesurer scientifiquement les changements climatiques, de mieux comprendre leurs origines, leurs enjeux et les actions que nous pouvons mettre en place pour faire ralentir les effets de ces changements. 6 rapports sont aujourd’hui disponibles.

En 2015, sont signés les Accords de Paris qui visent à lutter contre les changements climatiques à l’échelle mondiale, en dépassant les frontières étatiques. Le levier choisi est la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Plus de 190 pays sont signataires et s’engagent ainsi à suivre les recommandations induites par ces accords.

Malgré la volonté de faire changer les choses, ces outils et ces initiatives sont de grosses machines qui nécessitent du temps, des rencontres diplomatiques, des déplacements, des coûts financiers et environnementaux. Entre les moments d’engagement et le passage à l’action, des années passent, mais les changements climatiques, eux, continuent leur course effrénée. Les températures augmentent, les feux de forêts se multiplient, les cyclones et les tempêtes sont de plus en plus fréquents et intenses.

Le poids des entreprises dans notre empreinte carbone

Les engagements personnels sont évidemment des actions importantes et qu’il faut continuer de faire évoluer, mais les chiffres montrent que, de par le fonctionnement de notre société, les marques et les services publiques doivent impérativement faire des efforts écologiques et sociaux pour conforter les nôtres. Un vrai travail d’équipe !

En effet, les marques que nous consommons au quotidien, donc les entreprises qui les portent, et les services publics que nous utilisons tous les jours, donc l’état qui les met en place, pèsent lourd dans notre empreinte. Ainsi, chaque effort effectué par un de ces deux acteurs est un levier non-négligeable puisque que cet effort est appliqué à l’échelle de tout un pays, soit des millions de personnes.

Le triangle de l’inaction qu’il faut désamorcer

« Je n’ai pas le choix que d’utiliser cette matière première pour fabriquer mon savon » nous dirait notre marque de cosmétique préférée, « L’état devrait nous donner des sous pour nous inciter à acheter des produits d’hygiène bio » pourrions-nous répondre, « Le marché n’est pas assez conséquent pour constituer un levier suffisant qui nécessiterait nos investissements » nous répliquerait l’état. Et ainsi, personne ne serait responsable de la situation et personne n’agirait.

L’idéal serait d’attendre un plan d’actions global, mondial, parfait, équitable… Mais le temps court beaucoup trop vite et nous n’avons plus le luxe de patienter, il faut passer à l’action. L’état, les entreprises et les citoyens, ensemble, en sous-groupes, doivent mettre en place des actions efficaces. Notre situation actuelle nous impose de travailler dans une ambition d’amélioration continue avec un passage à l’action rapide. Chacun est responsable à son échelle. Les entreprises sont responsables des ingrédients qu’elles mettent dans leurs savons, le citoyen est responsable de ce qu’il choisit d’acheter, l’état est responsable de nous inciter ou non à consommer des produits alternatifs et respectueux de l’environnement.

Les leviers pour changer notre société et limiter les changements climatiques pour les générations futures

Une fois sorti de ce triangle vicieux, il est temps de s’ouvrir aux multiples solutions disponibles et à inventer.

Les entreprises doivent faire preuve de transparence

Une marque se doit de sensibiliser ses consommateurs sur les impacts environnementaux de son activité, de ses produits, sur le bon usage de ses produits pour lutter contre le gaspillage, sur la composition de ce qu’elle vend, l’origine des matières… Pour se diriger vers plus de durabilité, chaque marque devrait idéalement développer un message responsable afin de limiter la surconsommation:

photo entreprise

Les consommateurs doivent apprendre pour mieux comprendre

Il est essentiel de parler le même langage que nos marques préférées. Le jargon de la RSE enveloppé d’une bonne couche de lois et d’initiatives diverses peut vite dissuader les individus les plus motivés. Plus le consommateur sera éclairé, plus il sera responsable et saura prendre de meilleures décisions d’achat.

Pour passer au niveau supérieur, les consommateurs peuvent former des groupes afin de proposer des actions plus fortes à travers des associations, des think tanks… et d’avoir le poids nécessaire pour participer légitimement aux grands débats et aux grandes décisions nationales et internationales.

L’état et le système juridique doivent être proactifs et à l’écoute des autres acteurs pour la mise en place de contextes incitatifs

Le système législatif joue un rôle important surtout lorsque l’on s’attaque aux organisations d’envergure comme les très grandes entreprises. En moyenne, on peut estimer que plus l’entreprise est importante, plus la prise de décision est complexe. Ainsi, c’est par le levier du juridique que ces entreprises sont majoritairement touchées et engagées dans une démarche RSE. Les plus petites structures sont plus libres et peuvent passer à l’action plus facilement. Pour lutter contre les changements climatiques, Fiainana insiste donc sur le fait que, malgré le contexte juridique, c’est l’ambition des marques et les actions qu’elles mettent en place qui compte le plus, surtout aux yeux des consommateurs.

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